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MONTENEGRO

CRNA GORA

(suite)

1 Durmitor, Zabljak, Valée de Tara, Herceg Novi, Risan, Perast, Dobrota, Kotor, Boches de Kotor, Sv.Stefan, Budva, Mon.Piva, Mon.Ostrog
2 Stari Bar, Plav, Prokletije, Berane, Dioclea, Ulcinj, Mon.Moraca
    bas-relief en bois      

 

STARI BAR

Cette ville moyenâgeuse, en partie ruinée et abandonnée, est un des sites les plus romantiques de la côte balkanique. Elle se situe au sud du pays, à quelques kilomètres de la mer, sur la pente d’une montagne qui offre une confortable position défensive. L’adjectif « stari », signifiant « vieux », ou « ancien », permet de la différentier de la ville portuaire moderne, nommée simplement « Bar ».

Dans sa longue histoire, la période la plus brillante s’étend des XIe au XVIe s., pendant laquelle la cité se libéra progressivement de l’influence slave de Dioclea, tout en évitant de tomber sous la domination de Byzance, pour finalement être inféodée à la république de Venise. Bar fut une des plus importantes « villes-états » sur l’Adriatique. Elle parvint au cours des siècles à conserver une certaine indépendance ; elle possédait son blason, son propre drapeau, battait sa monnaie. Les Turcs envahirent la ville en 1571 et l’occupèrent jusqu’en 1878, l’année où l’armée monténégrine, en libérant Stari Bar, y causa de grands dommages avec son artillerie. Un tremblement de terre, survenu en 1979, marqua l’abandon définitif de la ville.

Entourée de hautes murailles hérissées de tours, Stari Bar comportait 600 bâtiments, parmi lesquels 17 églises et quelques palais. Dans la partie haute se trouve la citadelle, très bien conservée, dont les massifs bastions, percés de meurtrières, impressionnent encore les visiteurs.

Plus bas, on peut voir quelques églises en partie rénovées, des palais, des maisons, une tour d’horloge, les ruines d’une cathédrale convertie en mosquée. Le plan harmonieux des rues et des places, comprenant des édifices de différentes époques, romane, renaissance, gothique, ottomane, est encore très visible.

Les bâtiments sont plus ou moins ruinés, mais un projet est en cours pour rénover le site, et en faire un musée en plein air très attractif. Des bars, restaurants, et des boutiques de souvenirs artisanaux, bordent la ruelle qui, en longeant la muraille, conduit à la porte qui en donne d’accès. Et face au parking se tient un marché d’antiquités où il est possible d’effectuer des achats d’objets traditionnels.

 

 

PLAV

Cette ville de taille moyenne, située au sud-est du pays, au pied des hautes montagnes du massif de Prokletije, doit son charme au lac qui la borde et porte son nom (plawsko ezero – plav signifie « bleu » dans la langue locale). Elle faisait partie, dans l’empire ottoman, de la grande région du Sandjak, qui comprenait un morceau de l’Albanie actuelle, de la Serbie du sud, et de l’ouest du Monténégro. Aujourd’hui, une grande partie des habitants y sont fidèles à l’Islam.

Sur une éminence, au carrefour de deux rues, se dresse la mosquée de bois « carski » (impériale) bâtie en 1471, qui a acquis son aspect présent au XVIIIe s. Non loin de là, on peut voir la grande mosquée « Sultanski », construite en pierres, datant de 1909.

De nombreuses mosquées de style régional sont aussi visibles dans la ville et ses environs. Leur architecture originale, des XVIIe et XVIIIe s.,  se distingue par une structure en bois et en pierre, couverte de quatre pentes, dominée par de fins minarets reposant directement sur le toit. Ces derniers, recouverts de planchettes de bois disposés en bâtons rompus, sont décorés au sommet d’une ceinture de bas-reliefs où apparaissent surtout les symboles musulmans de la lune et de l’étoile. Les fontaines d’ablution qui jouxtent ces lieux de culte sont couverts de toits de même style.

La massive tour « Kule Redjepaditsa », comprenant trois étages, les deux premiers en pierre construits en 1671, et le troisième en bois plus tardivement, est un bel exemple d’ouvrage à vocation défensive, servant d’habitation, et qui avait aussi pour fonction de signaler aux habitants le prestige de la famille qui l’occupait.

une ferme typique aux environs de Plav

Plav dispose d’un hôtel, d’un petit camping au bord du lac, d’un office du tourisme, et de toutes les infrastructures nécessaires.

   

PROKLETIJE

Massif montagneux partagé par trois états : Albanie, Kosovo, et Monténégro. Le plus haut sommet est « Maja Jezerce », en Albanie qui culmine à 2694 m d’altitude. Mais une grande part des plus hautes montagnes est incluse dans le sud-est du Monténégro. Les « montagnes maudites » (c’est la signification de leur nom dans une langue slave à laquelle elles doivent leur appellation), ont été formées au cours du plissement alpin, et furent modelées par les glaciers à l’ère quaternaire. Elles sont constituées de grès, de schiste, et de calcaire dans lequel se sont formé des grottes où coulent des rivières souterraines qui alimentent des lacs saisonniers.

Dans la partie la plus haute du massif se faufilent deux vallées, Grbaje et Ropojana, alignées dans l’axe nord-sud. On peut accéder, à partir d’elles, par des sentiers balisés serpentant sur des pentes très escarpées, à des sommets difficilement accessibles, qui offrent de magnifiques panoramas.

On trouve dans les deux vallées des arbres à feuilles caduques, des pins et des sapins. Plus haut, au long des pentes pierreuses, s’accrochent des pins des montagnes.

Dans la petite ville de Gusinije, située à l’entrée des vallées, on peut faire provision de produits de première nécessité dans les boutiques : boulangerie, boucherie, et un marché hebdomadaire. Il y a aussi quelques bars et restaurants. Pour les besoins plus importants, on trouvera tout à Plav, située à 13 km.

Les amateurs de randonnée de haute montagne pourront installer leur camp de base à l’« eco camp » dans la vallée Grbaje, au pied de la paroi impressionnante qui sépare le Monténégro de l’Albanie. Il y a un restaurant, des chambres à louer dans des bungalows, et un terrain pour y poser la tente. De futurs aménagements pour les touristes sont en voie de construction.

restaurant et terrain pour les tentes dans la vallée de Grbaje le petit lac karstique « Savino oko » dans la vallée de Ropojana
   

BERANE

A l’est du Monténégro, cette ville, arrosée par la rivière Lim, abrite le musée « Polimskij », qui tire son nom de la rivière, et, sur la place centrale, un monument dédié aux victimes de la guerre (1990-1999). La rue piétonnière, très large, bordée de nombreux bars, restaurants, boutiques de mode, est le rendez-vous des habitants qui souhaitent déguster une glace ou une bière en regardant le temps s’écouler.

Dans le faubourg ouest se trouve le monastère Djurdjevi Stupovi (Saint Georges), construit au XIIe s. et agrandi par la volonté de la dynastie Nemanija. Après la ruine causée par l’invasion turque au XVIIe s. ne subsistait que l’église, qui fut récemment reconstruite.

Bien qu’elle ait été dépourvue de son toit pendant trois siècles, il y reste encore des fragments de fresques. Les bâtiments abritant les cellules des moines sont contemporains. Il y a une fontaine pour abreuver les pèlerins, ornée d’une belle mosaïque.

Le monastère est inscrit sur la liste du patrimoine de l’UNESCO.   

 

Prokletje :
Maja Jezierce (2694 m)
  le sommet le plus haut 
en Albanie
Zla Kolata (2535 m)
Maja Rosit (2524 m)
Karanfil (2490 m) 
Trojan (2190 m)
Očnjak (2185 m)
Juzni Vrh Bora (2149 m)
Vrh Bora (2106 m)
Szuplja Vrata (2090 m)
Popadija (2057 m)
Talijanka (2057 m)
Prevoj (2010 m)
Jagnjiczar (1985 m)
Voluśnica (1795 m) 

 

 

DUKLJA (DIOCLEA)

Les ruines de cette ville antique sont situées à 3 km au nord de la capitale, Podgorica. On y accède, difficilement, par une vieille chaussée orientée NW, direction Spuz – Danilovgrad. Quand la banlieue laisse place à une agglomération plus clairsemée, tourner à droite en direction de Rogami (indiquée par des panneaux), passer la rivière et la voie de chemin de fer. Continuer la route sur la plaine, en scrutant à droite les restes des murs de défense, et à gauche le terrain de fouilles entouré d’une clôture métallique.

Dioclea, et c’est de là que vient son nom, a été fondée au 1er s. de notre ère par l’empereur Dioclétien, natif de la Dalmatie voisine. C’était alors une ville riche et prospère, comptant 8000 à 10000 habitants. Au Ve s. elle fut détruite par les Ostrogoths, et ensuite par un violent tremblement de terre. Au VIIe s., après une courte période de reconstruction, la ville fut envahie par les Slaves, puis elle tomba, ainsi que la région qu’elle dominait, sous l’influence byzantine et fut l’enjeu de batailles menées par les potentats locaux. Au XIe s. le territoire fut intégré à la Serbie dominée par la dynastie des Nemanjic. Les siècles suivants, elle fut disputée par les princes des régions environnantes, avant de perdre toute importance et de passer sous la domination ottomane.

Le site de l’ancienne Dioclea occupe aujourd’hui un immense terrain plat qui s’étend jusqu’aux pentes des collines qui l’entourent ; il n’a pas encore été entièrement fouillé par les archéologues.

Il en subsiste des murailles à fleur de sol qui délimitent un forum en forme de rectangle, dans lequel on peut voir des fragments sculptés de colonnes, chapiteaux, frises, et cassetons de plafonds. Sur un côté sont visibles les fondations d’anciens portiques ; et sur un autre celles d’une basilique byzantine. Il est à remarquer le système d’adduction d’eau formé de canaux recouvert de plaques de pierres.

Plusieurs années de fouilles seront nécessaires pour dégager l’ensemble, et mettre à jour une vue générale du site.          

   

ULCINJ (ULQIN)

La ville la plus méridionale du Monténégro, située au bord d’une baie en demi-cercle pourvue d’une plage de sable entourée de rochers. À l’ouest, les plus hauts forment la base sur laquelle a été construite la vieille ville.

Ulcinj possède une longue histoire ; fondée par les Grecs, conquise par les Romains, tombée sous l’influence byzantine, puis vénitienne au XVIe s., elle fut finalement intégrée à l’empire ottoman, et devint un port de pirates pendant de longues années.

De son passé islamique témoignent encore les minarets des mosquées, et les vêtements traditionnels portés par une partie des habitants.

La citadelle et la ville ancienne, entourées d’imposantes murailles grises, abritent un dédale de ruelles étroites parsemées de constructions romanes, gothiques, renaissance, et turques. La haute tour Balsica domine la baie et la ville basse, contenant aussi de vieilles maisons, où prolifèrent les boutiques, bars, restaurants, appréciés des nombreux visiteurs.

Aux alentours se trouvent d’autres plages moins fréquentées par les touristes.

   

MONASTERE DE MORAČA

Un des monuments moyenâgeux les plus intéressants du pays, situé dans la vallée de la rivière Morača, à proximité de Kolasin. La haute muraille, à laquelle sont accolés les bâtiments qui accueillaient les moines, entoure un ensemble de constructions monastiques, et l’église aux murs blancs, datant de 1252, fondée par le roi Stefan, de la dynastie serbe Nemanjic. L’église, à nef unique précédée d’un grand narthex, pourvue d’un petit transept, possède une abside et une chapelle dominée par une petite tourelle.

L’intérieur était décoré de très belles fresques au XIIIe s. dont subsistent quelques fragments dans la chapelle. Une grande partie des fresques qui ont subsisté jusqu’à nous, malgré les destructions causées par l’invasion turque, datent du XVIe s. Ces fresques ont marqué le début du style « Morača », que caractérisent les contours adoucis, et les couleurs naturelles. L’église abrite une magnifique iconostase en bois de noyer finement sculptée orné de nombreuses icones.

À son côté se dresse une chapelle, Saint Nicolas, du XVIIe s., aussi décorée de fresques. Le cloître recèle la tombe de son fondateur.        

   

La vie d’un pirate

Au 17ème s. avec la complicité du Sultan de Turquie, Ulcinj a été le repaire de centaines de pirates en provenance d'Algérie, Malte, Tunisie. Ils s’attaquaient aux navires tout au long de la côte. Les plus grands dommages furent subis par la flotte vénitienne. En réponse à ces attaques, les villes côtières se protégèrent en édifiant de hauts murs fortifiés.

De ces pirates, les plus dangereux ont été les frères Karamindżoja et Ali Hoxha, mais le plus célèbre fut Liko Cena. Il n’a manqué aucune opportunité d’ attaque de navires marchands, et même de flottes entières. La légende veut qu’un jour Liko Cena avec ses pirates ont attaqué et coulé un navire de pèlerins se rendant à la Mecque. Cette attaque indigna le sultan, qui promit une récompense pour la capture du pirate. Pendant ce temps, un autre pirate, grec, nommé Lambro ( Aralampija ) est apparu sur la mer. Le sultan offrit également une récompense pour sa tête. Le temps passait et les deux pirates étaient insaisissables. Le sultan a alors annoncé à Liko Cena qu'il aurait la vie sauve s’il capturait Lambro. Liko Cena a tué Lambro au cours d’un duel, et le sultan, comme récompense, lui a accordé le titre de capitaine.

Parfois les pirates attaquaient et volaient des bateaux transportant des esclaves noirs. En conséquence, même jusqu’à la fin du 19ème siècle, le registre de la ville recensait parmi les habitants d’Ulcinj 100 personnes à la peau noire.

 

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