ALBANIA

SHQIPERIA

(suite)

1 Shkoder, Lezhe, Kruja, Durres, Kavaje, Ardenica, Apollonia, Berat, Gjirokaster, Antigonea, Lin, Korce
2 Dhermi, Llogara, Vuno, Himare, Porto Palermo, Saranda, Mezopotam, Syri i Kalter, Butrint, Voskopoje, Shipcke
3 Labove, Hadrianopolis, Elbasan, Orikum, Byllis, Finiq
   

LABOVE

Le village est situé au nord-est de la route Gjirokaster-Kakavija, à 14 km de son intersection à Sofratike. Il possède une église byzantine d’un grand intérêt, Shen Meria, du Xe s. à l'architecture très spécifique, considérée comme un exemple typique d'édifice sacré du IXe au XIe s. sur le territoire albanais.

Le bâtiment est bâti sur un plan en croix isocèle avec une tour au milieu et trois absides. Les longues arcades ont été ajoutées plus tard. Le tambour du dôme et les sommets des parois recouvrent des décorations très complexes, géométriques et sophistiquées, ornées de briques rouges et de pierres blanches.

À l'intérieur, les hauts piliers forment trois arcades à trois arches soutenant le premier étage avec aussi trois arcades, donnant au bâtiment un aspect de légèreté. Des peintures sur les murs sous forme de médaillons et de guirlandes de fleurs sur fond blanc ont remplacé les champs géométriques habituels remplis par des scènes religieuses. L'iconostase richement dorée contient des icônes séculaires et, dans la partie supérieure, deux monstres ailés avec des queues ressemblant à des dinosaures.

Le bâtiment a longtemps été un lieu de pélerinage, interdit en 1967 par les autorités politiques du pays. Actuellement le temple est rénové et a retrouvé sa fonction.

   

HADRIANOPOLIS

Dans la vallée de la rivière Drina, entre Gjirokaster et Kakavia, près du village de Sofratike se trouvent les ruines de l’ancienne cité d’Hadrianopolis, datant des IIe au IVe s. S’y rendre n’est pas facile ! L’unique panneau de signalisation sur la route n’annonce que le théâtre. Dans le bourg de Sofratike il faut tourner vers le sud et longer la route principale jusqu’à passer sous celle-ci. Le chemin mènera ensuite à la zone de fouilles archéologiques située à proximité.

La ville antique occupait une superficie de 350 m sur 400 m. Les restes des rues, quelques résidences et des bains publics ont été dévoilés. Parmi les bâtiments le théâtre est le mieux conservé ; la scène est recouverte de grandes dalles, le mur de 26 m de haut s’écroule partiellement, mais les rangées de sièges en pierre destinées au public sont bien préservées.

À son apogée, Hadrianopolis a développé un échange de marchandises avec Butrint et jusqu’à Corinthe en Grèce.

A proximité du village de Frashtan, vous pouvez voir un étrange rocher solitaire sur laquelle a été construite une petite chapelle ; de l'autre côté de la colline s’étend une série de bunkers, des petits, conçus pour abriter une personne, et d’autres plus grands. Ils sont reliés entre eux par une profonde et étroite tranchée aux murs de pierre.

   

ELBASAN

Grande ville située à 35 km au sud de Tirana, sur la route entre l'Adriatique et le lac d’Ohrid.
Dans l'antiquité la région était traversée par la Via Egnatia, la route reliant Rome à Byzance. Au IIIe s. les Romains ont transformé un petit village, Scampi, en ville fortifiée, l‘entourant d’un rectangle de hauts murs. Au Ve s. les Byzantins y ont établi le siège de l'évêché, et avec le temps ils ont construit quelques basiliques. Les invasions répétées des Slaves ont transformé Scampi en ruine. Quand les Turcs ottomans conquirent la région, le sultan Mehmed II reconstruisit les murs de la ville et changea son nom en Elbasan. Ensuite ils ont bâti plusieurs mosquées ; la ville a prospéré grâce au développement du commerce et de l'artisanat.

Dans le centre de Elbasan a survécu un rectangle (348 m x 308 m) de hauts murs massifs, d’une hauteur de 11 m, renforcés avec 26 tours, partiellement démolis au début du XIXe s. par le vizir Rechid Pacha.
Ils entourent le vieux quartier au caractère oriental, avec ses vieilles maisons et ses petites ruelles pavées, pleines de coins pittoresques. D'ouest en est, comme dans le passé, il est traversé par l’ancienne rue, Rruga Egnatia.

La tour d’horloge, visible de loin, adjacente aux murs, date de 1899.

Parmi les bâtiments du quartier se cache l'église gréco-catholique Ste Marie de 1483, avec trois nefs et des longs portiques sur les côtés qui lui donnent une forme trapue.

Au nord du centre-ville a survécu la mosquée royale (e Xhamia Mbretit) construite en 1492 et au sud - la mosquée Nazireshe du XVIe siècle, rénovée récemment par des fonds turcs.

Au sud de la vieille ville, dans le square, sous les platanes, sont protégées les ruines de la basilique chrétienne du VIe s. On peut voir les traces de ses murs et plusieurs colonnes par terre. Son sol était pavé de merveilleuses mosaïques colorées.

Le musée ethnographique occupe une maison blanche d’un étage, entourée d'un jardin. C’était une résidence typique des riches habitants du XVIIIe s. Le rez-de-chaussée, autrefois utilisé comme entrepôt, expose maintenant des articles d’usage quotidien et agricole : équipements, outils, ustensiles en métal, céramique, tissu. A l'étage, il y a des chambres représentatives avec les cheminées et de belles rosettes en bois sur les plafonds. Les meubles et tous les objets quotidiens sont d’époque. Partout sont posés des tapis colorés, des oreillers et des tentures murales. Les petites chambres abritent les métiers à tisser, dont celui de la soie, tissu autrefois très populaire ici. Une partie de l’étage forme une agréable terrasse couverte donnant sur le jardin.

Bradashesh - village situé à 7 km à l'ouest d’Elbasan à l'époque romaine - était une escale pour les voyageurs de la Via Egnatia. Ici, on pouvait se détendre, manger, remplacer les animaux de trait, et même profiter d’un bain sophistiqué. Ses ruines ont survécu à ce jour.
 

ORIKUM (ORIK)

La ville est située à la base de la péninsule de Karaburun, au sud de Vlore. Ancien port antique fondée au VIe s. av. JC dans un lieu d'une importance stratégique, il fut ensuite occupé par les Macédoniens. Puis, Jules César s’empara du lieu et en fit sa base pour commencer la conquête des Balkans.
Les traces de son passé antique sont situées dans la base militaire maritime actuelle. L’exploration est possible après enregistrement à la porte d'entrée.

Dans la forêt entourant une plaine, au pied d’une pente rocheuse, sont creusées les plateformes occupées autrefois par les habitations. Les larges escaliers gravés dans la roche solide mènent vers l’acropole située au sommet.
Sur le côté, les fragments de pierres sculptées proviennent d'un autel grec pour les sacrifices à Dionysos.

Plus bas, la construction semi-circulaire décorée de corniches, avec un canal étroit au milieu et des escaliers menant vers le bas constituent les restes d'une fontaine d’une ville romaine (néphélion) du Ier s. av. JC. La ville entière a été entourée par des murs, une porte est partiellement conservée prés du lac.

 

BYLLIS

Un site archéologique très intéressant, mais rarement visité, se trouve dans la partie sud du pays, accessible à partir de la route Fier – Gjirokastër, à travers Ballsh et Hekal.
Sur un grand éperon plat qui monte à 500 mètres au-dessus des rives de la rivière Vjosa fut fondée au IVe s. av. JC une ville fortifiée assemblant les habitants des bourgades voisines. Byllis resta longtemps dans les mains des rois d’Illyrie, jusqu'à sa colonisation par les Romains. À la fin du quatrième siècle il été envahi et détruit par les Wisigoths. Malgré sa reconstruction sur un terrain d’un tiers plus petit, et entouré de nouveaux murs, plus puissants, il n’a pas résisté aux incursions des Slaves et a fini ruiné et abandonné au 6éme siècle de notre ère.

Les murs massifs de l'enceinte de la ville, d’une hauteur de 9 m et d’une épaisseur de 3,5 m, et de 2,250 km de longueur, sont presque entièrement conservés. Quatre rues principales, de 8,3 m de large ont traversé la ville du nord au sud, et croisé les rues plus étroites (6,6 m).


Les fouilles archéologiques systématiques ne commencèrent qu’à la fin du siècle dernier, et le plan de la ville n’est pas encore complètement découvert.

Au cours de la visite, on peut admirer les ruines de la partie la plus ancienne de la ville ; une vaste agora, deux longs portiques qui font angle droit, le bâtiment du conseil, l’arsenal, des arcs voûtés bien conservés d’un réservoir d'eau souterraine, et les murs des thermes romains. Le théâtre du IIIe s., pour 7500 spectateurs, n’est pas encore complètement découvert à l'exception de l'avant-scène, quelques rangées de gradins, et la loge. Plus près du bord de la colline ont été bâtis le gymnase et le stade pour les coureurs, leurs contours sont encore bien visibles.

le bâtiment du conseil (prytanée)
les portiques (stoa)
un réservoir d'eau souterraine et thermes romains
le théâtre
L’arsenal aux solides piliers, et les murs de conception spéciale, très profonds, enfouis à 3 m dans le sol.

Au début de notre ère ont été construites à Byllis des basiliques monumentales richement décorées. Elles sont dispersées au milieu de ruines plus anciennes. Lors de fouilles, on a découvert les restes de cinq d’entre elles, toutes avaient de belles décorations avec reliefs en marbre blanc et des sols ornés de mosaïques.

Entre les IV et VI s. se développait un énorme quartier épiscopal avec une grande basilique, de nombreux entrepôts et des ateliers autour de la vaste cour. Leurs murs sont clairement visibles à vol d'oiseau.

Ces derniers temps Byllis est devenu un lieu de pèlerinage pour les admirateurs de la tombe du derviche Baba Azez Bektashi.

   

FINIQ

Un petit village situé à 10 km de Saranda près de la route vers Gjirokaster. C’est ancienne Foinike - colonie grecque, qui est devenue un centre important au IVe s. av.JC. La ville était entourée de murs cyclopéens, d'une longueur de 4,7 km, faits de grandes pierres parfaitement assorties. Au IIIe s. la ville s’agrandit et s’élargit à l'extérieur des murs. Elle a eu un port, dans l’actuel baie de Saranda, puis le théâtre a été construit pour 12 000 spectateurs, et plus tard la basilique chrétienne. De nos jours sont preservés les fragments des murs cyclopéens, des colonnes, une partie de la paroi d'une maison patricienne avec des traces de fresques dans le style pompéien. Sur la pente en contrebas se dressent les ruines du théâtre.

 

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